Laurence Biberfeld, Josiane Holleville, Brigitte Avisse, Francine Chrétien, Amelia Pinheiro.
Les quilles dans la flotte
sont pas plus bousculées
D’un bout à l’autre de l’année
Que les filles de la côte
Une woincourtoise était venue par erreur
Les mains vides et le cœur à l’étiage
Le fil des jours dévide ses ravages
Il vous liquide le bon sens des heures
La vie se charge des ardoises
Qu’elle fasse son blot, qu’elle laboure
À quoi bon chercher des noises
La miséricorde suit son cours
Elle tire d’autant de côtes
Quatre Ève désarmées
Quatre petits tours et déhottent
Quatre consolantes consolées
Elles aimaient leur mère et aiment leurs enfants
Le gars noir peut passer et jouer de la faux
Contre cette chaleur il se trouve impuissant
Les frangins disparus ne font jamais défaut
Ni les mères en allées
Ni les petits retirés
Ni les pères natchaves
Ni les maris pouraves
La gamachoise est blindée de fou-rire
Même si les villes du sud l’attendent encore
Même si elle a rencard avec les îles du Nord
Abeille elle pompe le meilleur du pire
L’ambrevilloise a laissé sa peau loin au sud
Sa langue et l’odeur de sa mère
Déjà ses enfants sont d’ici, la solitude
Lui fait manger du sel, porter du fer
La Frévilloise au fil de chaque jour
Tisse sa soie du soleil à la nuit
De toute rosée tire ses atours
De chaque saison rassemble les fruits
Et qu’importent les bourrasques
La vie se moque de la mort
Insolente sans faire d’efforts
En rigodon elle foule les masques
De petites corvées
En gros efforts
Se retrouver
Pour tromper le sort
Dans le brouillard les rires clapotent
Autant d’amour sans raison
Autant de haine sans déraison
Escortent les filles de la côte
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