Commission citoyenneté
On a essayé de redéfinir la citoyenneté et un terme revient chaque fois : le respect. Il y a deux sens à se respecter : soi-même et les autres. Essayer d’avoir une bonne image de soi. Le délinquant a une mauvaise image de lui et ne respecte pas.
Le « citoybus »
Nous avons lu la proposition du « citoybus » et l’on s’est aperçu qu’il y avait des problèmes de formulation, telles que :
– La pertinence de l’accessibilité de l’information. Ce qu’on dit c’est que ce n’est pas accessible et il faudrait changer le mot pertinence, voire le supprimer.
– Les communes ne sont pas privées de structures institutionnelles (exemple : les mairies).
– Avant la bonne conduite des missions, il faut bien les définir et définir leur nature, les schématiser.
– Ne pas cibler les personnes du RSA pour que toute personne puisse être aidée, quelque soit son niveau social, dans ses démarches administratives.
– Favoriser le lien au-delà du problème posé plutôt que de parler de liens d’intérêts.
– On ne peut pas faire de prévention sur l’illettrisme, par contre le citoybus pourrait repérer une situation d’illettrisme à partir d’un climat de confiance installé et orienter les personnes vers les associations adéquates.
– Le terme « usager » peut générer une réaction des services publics, ce qui montre qu’ils sont défaillants ; on pourrait le remplacer par : les personnes.
Le groupe de Moreuil fait une différence entre partenaire-partenariat et une participation bénévole.
Le partenariat est comme une sorte de contrat d’engagement. C’est un engagement plus codifié, plus réglé que l’implication libre du bénévole. Le bénévole n’a qu’un engagement tacite.
Ce ne sont pas les individus qui sont partenaires, c’est l’institution « citoybus ». Qu’à l’intérieur il y ait des bénévoles ou salariés importe peu.
Nous sommes convenus que les questions seraient transmises par mail aux groupes de Rue et d’Abbeville.
Commission Offre Culturelle
Nous avons débuté la commission en se demandant si les méthodes de travail de l’animatrice du Collectif Famille à la Maison pour Tous d’Abbeville et Le médiateur culturel à l’Espace Saint-André d’Abbeville, pouvaient être une base d’analyse pour nos propositions.
L’animatrice intègre aux sorties du Collectif Famille, deux heures consacrées à une Offre Culturelle obligatoire, comme la visite d’un musée, pour les familles participantes. Cette notion d’obligation nous a étonné, car nous la trouvons négative. Nous voulons que les personnes aient les moyens de faire ce dont elles ont envie.
Un autre point qui nous parait important est que les enfants soient invités à participer avec les parents. L’animatrice essaie de trouver pour chaque sortie, un lieu ou une animation pour que les enfants puissent exprimer leurs ressentis et leurs points de vue.
Un troisième point à retenir : Pour recueillir une partie du financement des sorties, les familles font des crêpes ou des gaufres qu’elles vendent lors de manifestations diverses et de concerts à la Maison Pour Tous. Les familles se sentent plus actrices dans l’organisation, elles se sentent plus intégrées à l’Offre Culturelle.
Le médiateur fonctionne avec des groupes déjà constitués par des associations ou des organisations. Il fait des propositions sur des sorties et des spectacles. Travailler avec des groupes déjà constitués est intéressant pour toucher de plus en plus de monde, chaque membre du groupe peut en parler à l’extérieur du groupe. Il n’amène pas les gens au spectacle, il les leur propose et les personnes osent venir parce qu’elles sont en groupe, avec des gens qu’elles connaissent. En plus, le tarif de groupes est plus avantageux. Le but du médiateur est que les personnes reviennent d’elles même et sans le groupe. Nous nous questionnons : comment faire venir directement les personnes sans passer par le groupe ?
Des réussites dans ces méthodes
Des personnes reviennent d’elles même ou prennent des inscriptions pour des activités. Par exemple, lors d’un MIS (module d’insertion social) les personnes ont participé à un projet de création plastique à l’école des Beaux Arts d’Abbeville, avec une exposition de leurs travaux. Cela leur a donné envi de poursuivre un atelier tout au long de l’année à l’école. Cette action, leur a permis de revenir sur leurs représentations concernant l’accès ou les tarifs de l’école des Beaux Art et certains ont franchi le pas.
L’expérience des soupes littéraires organisées par le Cardan et animées par des personnes éloignées des offres culturelles, nous fait dire qu’être acteur d’une l’offre culturelle permet d’y entrer plus facilement. Transmettre son propre plaisir aux autres permet de faciliter l’accès aux autres personnes, davantage que si on est simple consommateur. Montrer le plaisir de mettre en place tient à cœur.
Quand l’accès à l’offre culturelle se fait par une action mise en place soi-même, il y a une démarche personnelle d’adhésion au lieu.
Est-ce que c’est le fait d’occuper le lieu et de voir le plaisir des autres qui va amener cette démarche ?
Le passage par le groupe est-il ou doit-il être obligatoire ?
Nous sommes revenus sur une représentation que nous avions depuis le début de la Recherche Action : nous travaillons en pensant exclusivement aux bénéficiaires du RSA, mais d’autres personnes peuvent avoir besoin d’un accompagnement à l’offre culturelle. Les informations sur les méthodes et les vécus nous montrent que les situations sont variées : familles monoparentales, personnes percevant des minima sociaux, familles nombreuses… Définir les situations que nous voulons toucher par nos propositions est important car cela entraîne d’autres questionnements. La mobilité pour accéder à l’offre culturelle n’est pas la même selon les situations.
Pour savoir si nous pouvons inclure des éléments de ces méthodes, il nous faut clarifier les objectifs de nos propositions : Informer sur l’existant de l’Offre Culturelle ? Faire venir à l’Offre Culturelle ? Accompagner à l’autonomie dans l’Offre Culturelle ?
La commission amène d’autres questions : Cette méthode, quelle qu’elle soit, doit elle être exclusive ? Est-ce que toute les propositions du groupe d’Abbeville, peuvent n’être qu’une ?
Commission recherche-action
Lydia nous a présenté le travail du groupe de Rue effectué sur la recherche action. Elle nous a présenté l’état des lieux. Il y a des recherche-action surtout dans le secteur Provence Alpes Côte d’Azur et en Région Parisienne. Cela commence à se développer dans le Nord. Il y en a 6 à Amiens en plus de celle du Cardan, et une dans l’Oise. Celle du Cardan est la seule dans laquelle les chercheurs sont également sujets.
Dans toutes les recherche-action on trouve des points communs : travail sur une question de « terrain », équipe pluridisciplinaire, réflexion à partir d’une problématique, discussions, analyse et proposition d’amélioration, non-reconnaissance universitaire.
2 réponses du questionnaire adressé aux groupes de recherche-action nous on fait réfléchir :
– La recherche-action n’est ni utile, ni inutile
– Faire connaître la recherche action, pourquoi pas, mais pour quoi faire ?
Il y a eu un échange dans le groupe à partir de la question de l’utilité. Chacun a donné son point de vue. Nous avons parlé du contexte de l’utilité. Si l’on ne précise pas pour qui et pour quoi, on ne peut répondre à la question de l’utilité. L’utilité de la recherche action est d’abord de comprendre, comprendre pour apprendre. Et tant que l’on n’a pas compris, on ne peut pas se poser la question de l’utilité. L’utilité peut être jugée sur des critères de rentabilité.
Qui peut dire ce qui est utile et ce qui ne l’est pas ? Qui impose ces choix ?
Nous pensons que la recherche action est utile pour faire avancer son projet personnel.
Si les propositions sont mises en place, Christine aura le sentiment d’avoir fait quelque chose d’utile (pour les autres). « Je serai utile. » Pour le moment, c’est l’arbre qui est en face d’elle qui est utile pour sa réflexion.
Peut-être qu’il faudra du temps pour constater l’utilité. L’utilité est avant tout personnelle, il y a aussi la recherche-action dans la recherche-action (utiliser les éléments amenés par les personnes pendant le travail), de même que la recherche-action après la recherche- action (ce qui sera mis en place à l’issue). Une continuité dans la recherche-action permettrait de faire avancer la question. Les propositions sont autant d’actions.
La recherche-action est encore en action après l’action, Nicolas et Rosita sont là pour l’illustrer.