[Recherche-Action] Synthèses des commissions du vendredi 22 mars

Toutes les 5 semaines, à Saint Riquier, une journée de regroupement des 3 équipes: Rue, Abbeville et Moreuil, est organisée afin d’échanger et d’approfondir les recherches en cour. Sur les 6 thèmes concernés par la recherche, 3 sont travaillés en commissions pendant cette journée. Constituées de façon hétérogène, par les salariés des 3 groupes, elles permettent de faire le point sur le travail effectué, d’élargir les réflexions et de prévoir les futures recherches. À l’issue de chaque commission, une synthèse est écrite par tous les membres du groupe qui l’a constitué.

Synthèse de la commission citoyenneté

Nous avons commencé à nous exprimer sur notre vision de la citoyenneté, chacun notre tour. Il est ressorti des remarques que l’on a formulées : la citoyenneté est un droit et un devoir, un droit comme le droit de vote.

En réfléchissant, on se rend compte qu’un SDF perd son droit de vote «étant donné que celui-ci n’a pas de domicile».

On sait qu’un citoyen ne peut voter que si celui-ci justifie d’une adresse. Le droit de vote n’est pas automatique, car il faut s’inscrire sur des listes électorales. Pour pouvoir bénéficier d’une procuration, il faut que la personne soit inscrite sur la liste électorale. Lorsque l’on a une procuration, il faut savoir respecter le choix de la personne, cela devient un devoir.

Un SDF à qui l’on refuse l’entrée dans un restaurant «parce qu’il n’a pas une hygiène correcte», il faudrait lui laisser les moyens d’avoir cette tenue et cette hygiène. Pourtant, on ne lui laisse pas ce droit. Un SDF a toujours des droits et devoirs.
On se sent citoyen quand on est accepté dans un groupe ou une association. La citoyenneté est le respect des autres, que ce soit envers un homme ou une femme. On se rend compte que l’on se refuse l’égalité, par exemple: le fait d’habiter un village où toutes les maisons sont très belles de l’extérieur et que la vôtre n’est pas pareille. Cela reste quelque chose qui nous dévalorise». Pour être citoyen, il faut que l’on se reconnaisse soi-même

Conclusion
Être citoyen, c’est avoir des droits et des devoirs, la réciprocité du sentiment. Cela demande de se sentir citoyen. On ne nait pas citoyen, on le devient, il faut se battre pour le devenir.

Synthèse de la commission Recherche-action

Aux mois d’aout 2012 un groupe de salariés de la recherche-action « Les Pensées Samariennes » ont cherché une définition du mot recherche-action. Ils ont trouvé des informations sur internet. Depuis le mois de février, la recherche-action est devenue un thème de recherche.

Ce que l’on sait : Dans la Somme, il y a 10 recherches-action qui se produisent actuellement ou qui se sont déroulées en 2012. Exemples : un groupe à Amiens mène une recherche-action sur le décrochage scolaire, un autre sur l’aménagement des rythmes scolaires. Dans les deux groupes, il y a 20 personnes.

Nous avons trouvé 13 types de recherche-action : comme la recherche-action participative ou intégrative.

On sait aussi, qu’il y a des chercheurs de natures différentes, exemple : sur le décrochage scolaire, ce sont des enseignants donc les professionnels de la problématique qui ont imaginé cette recherche-action, alors que pour les Pensées Samariennes, ce sont des chercheurs au RSA qui vivent personnellement les problématiques.

Pour toutes les recherches-actions, il y a un objectif commun qui est la production d’actions apportant des améliorations.

On croit savoir: nous pensons qu’il n’y a pas d’autres recherches-action avec des salariés chercheurs comme nous. Nous nous demandons donc, si nous avons inventé quelque chose qui n’a jamais été réalisé.

Les 2 mots recherche et action ont chacun une définition, mais les 2 mots ensemble amènent recherche-action un autre mot. Nous réfléchissons sur le sens des mots: chercher c’est faire une action, mais peut-on faire une action sans chercher?

Pendant la commission nous nous sommes posé des questions sur le fonctionnement d’une recherche-action : Comment une recherche-action peut apporter des solutions, comment elles se fabriquent ? Nous nous demandons si la recherche-action est un processus de réflexion, une méthode pour réfléchir.

Nous pensons que c’est une manière de poser les problèmes, de réfléchir pour tout le monde, de se faire entendre.

On veut savoir: nous avons établi un questionnaire, que nous proposons aux personnes qui participent aux recherches-action trouvées sur Amiens.

Avec les réponses, on veut savoir quelles sont les actions menées dans les différentes recherches-actions que nous avons repérées sur Amiens ? si des questionnaires ont été réalisés.

Nous souhaitons voir le positif et le négatif rencontré par les chercheurs et savoir pourquoi c’est une recherche-action qui a été choisie ? On aimerait savoir si la démarche de la recherche-action apporte des réponses nouvelles, des changements et des améliorations. Nous aimerions comprendre ces améliorations et ces changements.

Synthèse de la commission offre culturelle

Ce que l’on sait : Abbeville a déjà fait pas mal de recherches.
La fréquentation des lieux culturels sur Abbeville est correcte selon les professionnels rencontrés. Il s’agit souvent du même public qui fréquente ces lieux culturels.

Des personnes excentrées se rendent plus facilement à la bibliothèque du centre ville, qu’à celle près de chez eux, alors que ceux d’un quartier proche, dans Abbeville, peuvent profiter du service du bus, mais ils ne fréquentent pas les bibliothèques.

Le département met à disposition des bibliobus pour les communes du département. Ils amènent aux personnes des livres, des CD et des DVD. Amiens a mis en place ce dispositif pour ses quartiers excentrés, mais Abbeville n’en dispose pas. Par contre, ils proposent un prêt de livres à l’occasion du portage des repas à domicile. Il manque d’informations sur les possibilités des offres culturelles en général. Par contre, sur Montdidier, il y a davantage d’offres culturelles et davantage d’informations (panneau publicitaire à l’entrée de la ville et à l’entrée de la mairie). Rue et le Crotoy mettent de l’information à disposition du public, mais elle n’est pas toujours lue.

La curiosité ne s’apprend pas, c’est une qualité et on peut ne pas être longtemps allé à l’école, mais apprendre parce qu’on est curieux. La curiosité, on peut l’apprendre à ses enfants tout petits, à condition de l’être soi-même. Lire le texte sur l’histoire au dos du livre permet l’accroche pour développer la curiosité de lire ou pas.

La signalisation devant le site culturel est importante, car elle peut donner envie ou non de rentrer dans le lieu. La devanture manque souvent d’informations (si c’est gratuit ou payant ; ce qu’elle offre à l’intérieur) pour donner l’envie d’entrer.

Nous savons qu’un regard peut être différent d’une personne à l’autre, sur l’offre culturelle et que le regard des autres peut être un frein à aller dans un lieu culturel. La gratuité pour les personnes à faible revenu dans les spectacles payants peut les mettre mal à l’aise.

Ce que l’on croit savoir les endroits culturels ne sont pas attirants pour le public.

Participer financièrement, même symboliquement, pourrait libérer la gêne ressentie par les personnes aux revenus modestes lorsqu’elles se retrouvent à côté d’un public qui paie l’offre culturelle.

Il pourrait y avoir une amélioration de l’accueil des sites culturels pour favoriser l’intégration dans le lieu.

Pour certaines personnes, le mot « culture » n’a pas la même définition, ni la même représentation. Ils leur manque des explications

Ce que l’on veut savoir : le groupe d’Abbeville, qui travaille sur l’offre culturelle, va faire des enquêtes sur les quartiers populaires de la ville, pour demander aux personnes pour quelle raison elles ne fréquentent pas les lieux culturels. Pour toucher le public, le groupe s’adressera aux maisons de quartier. Ils demanderont aussi l’avis des usagers qui sont utilisateurs des lieux culturels.
La priorité pour les chercheurs de l’offre culturelle est de faire des enquêtes en guise d’état des lieux.

Le maire d’Abbeville a annoncé que la culture doit être une priorité pour la commune. Nous aimerions l’interroger sur les projets culturels en cour et sur ceux qui sont à venir.

En conclusion : les échanges de ce matin ont ouvert la porte à d’autres réflexions qui ont émergé à l’occasion de la synthèse et n’ont pas pu être développés. Elles seront abordées cet après-midi en séance plénière.